Judaïsme(s)
Citations classées !
NOMBRE DE CITATIONS : 211
Dernière mise à jour: 4 juillet 2022
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En collectant ces citations, je cherche à témoigner de la difficulté qu'il y a à vouloir définir le judaïsme ou le juif en quelques phrases- fussent-elles
celles de grands penseurs ... Et par la même occasion, chacun peut prendre
conscience de la richesse du contenu de cette manière d'aborder la vie qu'est
la culture juive.
Peuple juif, histoire et mémoire
Ce qu'en disent des rabbins
11. Le judaïsme n'est pas une religion. D'ailleurs, ce mot n'existe même pas en hébreu: le terme "dat" a été "inventé" pour traduire Maïmonide. Non, le judaïsme, c'est une relation à D., aux hommes, aux choses, à des valeurs, à l'histoire.
Rabbin Gottlieb
13. Être juif, ce n'est pas détruire le temps, mais essayer de le construire, avec le sentiment à la fois tragique et euphorisant qu'il faut en faire quelque chose.
Rabbin Josy Eisenberg
29. ... aucune pratique religieuse n'est envisagée dans la tradition juive sans étude quotidienne, permanente, réfléchie des valeurs qui sous-tendent cette pratique.
Gilles Bernheim
35. Le fait qu'en France le judaïsme soit traditionnellement perçu comme une "religion" et donc limité à son aspect cultuel, a eu pour conséquence qu'au cours des dernières décennies l'éducation juive a été quelque peu négligée. C'est pourquoi j'ai voulu lui restituer sa place primordiale et encourager les rabbins à retrouver leur rôle fondamental qui est celui d'enseignant: la première exigence biblique consiste à connaître et à transmettre les valeurs essentielles du judaïsme. Je précise que par éducation juive je n'entends pas seulement la dimension strictement rituelle ou liturgique, mais je pense à l'ensemble des valeurs traditionnelles du judaïsme: historiques, culturelles, intellectuelles, morales, sociales, etc.
... Pour illustrer la conception juive de l'édifice communautaire, qu'il me suffise de rappeler que la tradition permet, en raison de leur importance réciproque, la promotion d'une synagogue en maison d'études, alors que la transformation inverse n'est pas autorisée ...
... Le devoir qui consiste à apporter notre soutien à tous les opprimés est un devoir religieux fondamental. C'est même une des bases sur lesquelles - selon la tradition juive - repose le monde.
René-Samuel Sirat
8. Le rabbin Abraham Isaac Ha Cohen Kook (1865 - 1935) a défini l'idolâtrie comme une façon de prendre une partie pour le tout.
Le judaïsme s'est toujours considéré comme un effort collectif de brisure d'idoles.
Martin Janecek
72. La conception du temps du judaïsme est aux antipodes de la conception grecque dont le monde occidental est l'héritier. C'est la Grèce qui a inventé l'idée du cosmos, autrement dit, le monde et l'espace. Ce dernier se focalise sur les objets, la technique, les machines, les armes. Le monde juif se focalise sur le temps. Autrement dit, sur la sacralisation du temps. Il ne tue pas le temps, il le vit.
Haïm Harboun
81. Le Dieu dont on prétend l'existence est un Dieu métaphysique dont une démonstration inverse peut détruire l'existence.
Rabbi Israël de Poltusk
87. Un jour, un païen demanda à Chamaï de lui enseigner toute la Torah pendant qu'il se tiendrait sur un pied. Chamaï le chassa. Le païen fit la même demande à Hillel qui lui enseigna: "Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse à toi-même. C'est là toute la torah, le reste n'est que commentaires".
Talmud
92. C'est une obligation d'être toujours dans la joie.
Rabbi Nah'man
104. Je suis un rabbin athée.
Marc-Alain Ouaknine
115. L'identité juive est, à mon sens, la conscience permanente d'un exil qui n'est pas géographique. C'est une sédentarisation impossible sur les sables mouvants d'un désert intérieur et la conscience que le juif se trouve toujours, de façon contrainte ou choisie, dans un entre-deux identitaire : entre deux langues, entre deux noms, entre deux cultures, entre deux rêves, entre deux sens.
Delphine Horvilleur
116. "Juif" et "merci" appartiennent à la même racine ! Ainsi, être juif c'est savoir dire merci, reconnaître ce que l'on doit à l'autre. C'est d'emblée être en relation, d'emblée s'inscrire dans la transcendance d'une parole et d'une adresse, mouvement et sortie de soi par la reconnaissance et la gratitude.
Marc-Alain Ouaknine
121. Les juifs pensent que le monde est fou. Mais celui qui sait qu'il est fou, celui-ci est un juif.
Alain Lévy
125. Le judaïsme, c'est une connaissance, ce n'est pas une foi. On a foi en Dieu, bien sûr, mais le Dieu auquel vous voulez croire pour ne pas qu'on dise que vous n'êtes pas pratiquant, peut-être que je n'y crois pas non plus ! Parce que, chaque jour, il faut se renouveler comme Dieu renouvelle l'œuvre de la création et chaque jour l'homme juif doit se renouveler aussi et renforcer sa foi uniquement par la connaissance, c'est-à-dire qu'un être juif se construit à partir de la loi et nous sommes le seul peuple à avoir des réponses, qui nous posent des questions, à partir des réponses que nous avons déjà, tandis que tous les autres peuples, y compris Socrate, se posent des questions pour avoir des réponses. Nous, nous avons les réponses préétablies qui ont été données au Sinaï et nous nous posons des questions à partir de ces réponses. Et donc, le judaïsme n'est pas une religion, c'est un "état d'être".
Daniel Radford
127. Le judaïsme ne détient pas la vérité, mais il en a sa part. Et de même tout groupe humain a sa part de vérité.
Haïm Korsia, Grand Rabbin de France
142. Celui qui est sur la terre d'Israël et qui veut devenir juif le devient immédiatement.
Talmud (traité Gerim)
177. Certains affirment que l'on est juif parce qu'on a une mère juive ou que l'on s'est converti au judaïsme. D'autres leur répondent que cette transmission par la mère est loin d'être une loi intemporelle mais le fruit d'une décision rabbinique dans un contexte historique particulier. Il y a ceux qui affirment que l'on est juif par une croyance, une pratique, une culture. D'autres demandent : le Juif est-il celui qui lie son destin à un peuple, ou bien celui qui a des enfants ou des petits-enfants juifs ?
Delphine Horvilleur
181. Au commencement est donc la rupture. Cette idée est centrale dans l'impossible définition de ce qu'est le judaïsme. La formule que Jacques Derrida choisira pour dire son judaïsme l'illustre à merveille : c'est "l'autre nom de cette impossibilité d'être soi".
Delphine Horvilleur
182. Fonder son identité sur un geste de coupure, c'est-à-dire sur un "en moins" créateur d'appartenance, c'est l'étrange proposition que fait le judaïsme rabbinique.
Delphine Horvilleur
183. La vie juive ne se construit que dans la conscience d'une incomplétude qui lui tient lieu de fondement.
Delphine Horvilleur
185. Le vrai judaïsme n'est pas plus en Israël qu'en diaspora. Tout simplement parce qu'il n'est vrai que là où il ne s'imagine pas avoir tout dit fr lui-même.
Delphine Horvilleur
